Le football évalue vers toujours plus de marchandisation et une médiatisation accrue. C'est ce qu'on appelle le football business. Les joueurs sont devenus des produits à commercialiser lors des mercatos puisque un quart des recettes repose sur les transferts. C'est à dire plus d'argent que ce que représente aujourd'hui la billetterie. Les dirigeants sont des professionnels qui passent facilement d'un club à l'autre.
La France comme le dit Pierre Maes à l'image de la Belgique est devenue un championnat de passage. L'idée simple c'est qu'il faut former des jeunes ou spéculés sur des joueurs appartenant à des championnats moins exposés. Les bons clients se situent principalement outre-manche ou en Espagne. Cette situation a profondément modifié les pratiques contractuelles des joueurs. Il ne s'agit plus de former un jeune pour qu'il s'investisse ensuite plusieurs années au club. Les agents sont là pour trouver rapidement une destination. Le turn-over n'a jamais été aussi élevé avec des joueurs qui peuvent dans une carrière connaître une dizaine de clubs différents. La fidélité n'est plus de mise. Le sentiment d'appartenance à un club devient un concept abstrait pour des joueurs obligés de penser égoïstement à leur propre avenir. La concurrence est vive. Qui pourrait leur reprocher de défendre leurs intérêts dans un monde hautement concurrentiel où les droits ne sont plus en phase avec les devoirs.
Dans un tel contexte, le passionné de football rencontre de sérieuses difficultés à s'identifier aux joueurs mais il continue à le faire vis à vis de son club d'appartenance. Il n'est pas dupe sur l'évolution du football mais la passion est sans doute déraisonnable. C'est ce que nous démontre l'analyse réalisée auprès d'un panel de supporters nantais. Ils restent fidèles à leur club et à une certaine idée du football malgré les désaccords avec le mode de gouvernance. Ils restent fidèles aux valeurs humaines.
Nous vous proposons de découvrir la synthèse des idées recueillies auprès de 12 supporters qui ont eux mêmes réseautés auprès de leur entourage. Ils sont très clairs sur l'idée que les valeurs communes sont au coeur du projet d'équipe, et à partir de là sur la dynamique collective
Au FC Nantes, il faut admettre que la notion de collectif a été poussé très loin et qu'elle est devenue une philosophie de vie et pas seulement de jeu. Cette situation n'existe sans doute pas avec la même acuité dans tous les clubs de foot. A ce propos, il est intéressant de voir comment les supporters du club se sont appropriés les valeurs du club dans leur vie quotidienne, et notamment dans la manière de concevoir l'éducation de leurs enfants.
Nous vous proposons de découvrir ce que les supporters disent sur des sujets aussi importants que l'identification au club, la reconnaissance et le sentiment de fidélité. Est-ce que les supporters sont hors du temps lorsqu'ils revendiquent la préservation des valeurs ?... Sont-ils culturellement anachroniques ?... Sont-ils des lanceurs d'alertes ?... Sont-ils garants d'un football qui doit rester populaire ?...
En tous les cas, les positions exprimées aident à comprendre les critiques formulées aujourd'hui à l'égard de leur club. Le désaccord avec la présidence ne se cantonnent pas au choix d'un coach ou d'un système de jeu. Il est beaucoup plus profond.
Pour en savoir plus découvrez l'article : Comment peut-on définir les valeurs du FC Nantes - partie 2 | La Maison Jaune
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