Certains pensent que les supporters de football existent seulement à travers celui-ci. La caricature fait d'eux, des personnes apolitiques, déconnectés du monde réel. Cette perception ne concernent évidemment pas les ultras, qui c'est bien connu sont des marginaux violents pour qui le foot n'est qu'un éxutoire.
En fait, la vérité est toute autre mais les préjugés sont tenaces.
La pandémie a été l'occasion de montrer que les supporters savent se mobiliser pour les grandes causes. Ils ont été à l'initiative de nombreuses actions au profit du personnel soignant et des personnes âgées. Penser qu'il s'agit là d'une posture nouvelle, c'est profondément méconnaître ce qu'ils sont, ce qu'il font. Dans l'anonymat, car ils préfèrent communiquer sur leur raison d'être.
Les associations de supporters sont peu présentes sur les grands enjeux nationaux, mais elles savent faire entendre leur voix au plan local, surtout lorsque l'identité de leur club est menacée. Cela a été le cas notamment lors des dernières municipales.
Il serait trop long de recenser, ces derniers mois, l'ensemble des actions conduites par eux à l'attention du personnel soignant. Il y a eu des levées de fonds, des banderoles de soutien, des actions solidaires. On se souvient encore de l'initiative de Cyril Dumoulin concernant la mise aux enchères des maillots de joueurs célèbres et le don par Raynald Denoueix de sa médaille de Champion de France 2001. Bel hommage du sport. Il ne s'agissait pas seulement de récolter de l'argent mais d'apporter du réconfort sur le terrain en apportant des réponses adaptées aux besoins identifiés.
L'arrêt de la compétition laissait du temps à ces groupes habitués à s'investir sans compter pour leur club. Nombreuses sont les associations qui ont rapidement décidé de consacrer leur temps pour soutenir le personnel soignant... comme il le faisait habituellement pour leur équipe. Les groupes ultras, dont l'image est parfois sulfureuse pour des personnes peu initiées aux réalités du football, se sont montrés exemplaires durant cette période. Il serait important que cette vérité soit portée, un jour, par le pouvoir politique et sportif. Une juste reconnaissance des mérites. D'autant que le risque de voir surgir la seconde vague oblige à mobiliser toutes les bonnes volontés.
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